Le groupe a abaissé une nouvelle fois son objectif de résultat opérationnel courant sur l'exercice. (crédit : Zodiac Aerospace)
Coup de bluff ou véritable alternative ? En janvier, Safran lance une OPA sur l’équipementier Zodiac Aerospace. Sur le papier, l’opération a du sens. Elle s’inscrit dans le cadre du recentrage stratégique de Safran sur l’aéronautique et la défense.
Elle peut aussi accélérer le redressement de Zodiac Aerospace, qui pâtit depuis plusieurs années de difficultés récurrentes dans son activité sièges d’avion qui minent ses performances financières.
Mais depuis, les négociations patinent et en mars Zodiac publie un chiffre d’affaires semestriel de mauvaise facture et lance (encore) un avertissement sur résultats, tablant désormais sur résultat opérationnel courant en baisse d'environ 10% alors qu’il misait auparavant sur une hausse de 10 à 20%… déjà inférieure à l'époque aux attentes des analystes. De quoi faire grincer des dents chez Safran et donner des envies de renégocier le prix d’acquisition qui valorise Zodiac près de 10 milliards d’euros dette comprise.
Safran sous pression de TCI
Depuis le début, Safran fait part de son intention de mener à bien le projet mais le groupe est sous pression de certains de ses actionnaires, dont le fonds activiste TCI (4,1% du capital) qui considère que l’opération est tout sauf judicieuse.
Le groupe n’a donc pas intérêt à surpayer une acquisition. Pour rappel, Safran projette 200 millions d'euros de synergies de coûts annuels avant impôts, dont la moitié réalisée dès la première année. L’équipementier s’engageait également sur une opération créatrice de valeur de plus de 10 % sur le résultat net par action dès le premier exercice complet post fusion.
Le plan B
Ce matin, alors que Zodiac publie ses résultats semestriels, il évoque désormais officiellement d’une possibilité d’échec de ces négociations. Et de parler d’un plan B ou le groupe pourrait poursuivre son chemin sans Safran.
Dans la foulée, Zodiac annonce une évolution de la gouvernance. Le président du directoire Olivier Zarrouati a remis son mandat au conseil. Il ne part pas tout de suite mais il se voit assisté d’un conseiller spécial et pas des moindres puisqu’il s’agit de Yann Delabrière, dirigeant de l’équipementier automobile Faurecia. Avec une mission : finaliser les négociations avec Safran si c’est encore possible ou « accompagner, dans le cas contraire, l’évolution nécessaire » de la gouvernance du groupe.
Hier, le titre a cédé 6,5% mais ce matin, la réaction des marchés est plutôt positive, Zodiac signant même l’une des plus fortes hausses du SBF 120. Les investisseurs ont même pardonné un nouvel abaissement de l’objectif de résultat opérationnel courant désormais attendu entre 200 et 220 millions d’euros, soit une baisse attendu entre 18 et 25% contre 10% auparavant.
Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)
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